La patience de Dieu signe de son Amour

La patience de Dieu signe de son Amour

HOMELIE DU 16ème DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE ANNEE A

Sg 12, 13.16-19/Ps 85 (86), 5-6, 9ab.10, 15-16ab/Rm 8, 26-27/Mt 13, 24-43

Il y a quelques jours j’ai rencontré un compatriote et ami de bonne famille, catholique, assez versé dans la politique et qui s’évertuait à me démontrer comment avec la situation politique qui prévaut dans nos pays africain, seule la révolution, le soulèvement des peuples pourrait être l’unique recourt pour rétablir la justice, la paix et la démocratie…J’ai eu du mal, il faut le dire, à le convaincre que toute proposition qui n’exclut pas la violence et qui ne s’attache pas aux vertus de la tolérance et à la patience ne conduit pas au vrai bonheur.

J’ai aussi rencontré dans ma petite vie de pasteur, des hommes et des femmes chrétiens engagés qui sont exténués, fatigués par les nombreuses souffrances spirituelles (attaques spirituelle, difficulté à se faire comprendre dans ce qu’ils vivent, difficultés pour discerner la volonté de Dieu dans leur vie…), des souffrances physiques (maladies, handicaps divers…); des souffrances sociales, psychologiques et économiques (regard des autres, les incompréhensions, difficultés à trouver du travail, une épouse ou un époux; les blessures d’amour, le poids et le soucis de l’éducation des enfants…), des gens perdus qui ne savent pas à qui s’en remettre; faute de trouver un coupable à leur problème, ils s’en veulent à eux-mêmes, à tous, des fois à Dieu de les avoir abandonnés. Ils ne comprennent pas comment malgré leur dévotion, malgré leur prière, rien ne marche pour eux. Pire les méchants, les athées, semblent mieux épanouies, mieux lotis puisqu’ils vivent dans la richesse et tout semble allez bien pour eux.

 Beaucoup se demandent pourquoi Dieu tolère-t-il la prospérité des méchants au détriment des justes. C’est dans ces souffrances que beaucoup s’égarent loin de la foi à la recherche d’un « bonheur mirage » au prix de grands sacrifices.

Dans la première lecture l’auteur du livre de la sagesse s’indigne de cette folie que d’aller chercher ailleurs ce que la sagesse de Dieu nous fait découvrir progressivement. Il nous invite à croire à la miséricordieuse Sagesse de Dieu qui veut le Salut de tous. C’est pourquoi Dieu s’arment de beaucoup de patience. La puissance de Dieu se laisse toucher par la misère de l’Homme et sa colère devient tendresse pour son peuple.

La leçon à tirer de cet enseignement du Livre de la Sagesse, c’est que le Dieu Puissant que nous connaissons se révèle plus humain que nous les Hommes, parce qu’il sait offrir à chacun une seconde chance de se refaire. Même avec les méchants, les pécheurs invétérés, sa patience est inaltérable. Nous les hommes c’est plutôt le contraire, quand un homme ou une femme tombe dans une impasse et que sa réputation est compromise, on ne leur laisse  aucune chance: ce serait pour toujours, le brigand, l’assassin, le voleur, le violeur, le pédophile…(Chez moi on dit  devant ces fautes, qu’« aucun savon ne peut laver ça. » Mais rassurez-vous: « Dieu a savon pour ça. » L’histoire est remplie de grands pécheurs qui sont devenus saints. Apprenons cher frère et soeur à voir le monde avec le même regard de tendresse et d’amour que Dieu a sur nous.

C’est à cette invitation que nous convie saint Paul dans la deuxième lecture quand il nous demande de nous tourner vers le Seigneur. Il le dit en sachant que de nous même nous sommes incapables d’être fidèle à Dieu. Seul le secours de l’Esprit de Dieu, dans nos vies, nous permet de nous retourner vers Dieu et de nous ouvrir à l’amour et à la tendresse du Père. Sur cette même question du mal qui perdure dans le monde malgré l’avènement du Christ, l’évangéliste Mathieu nous apporte une réponde encore plus construite à travers les paraboles de l’ivraie, de la graine de moutarde et du levain.

Quand Dieu sème, il le fait en plein jour et en toute clarté et il ne sème que du bon grain, l’ennemi à sa suite vient la nuit, quand les gens dorment déjà, pour répandre l’ivraie dans le champs en vue de compromettre la moisson. 

Mais Dieu lui ne s’inquiète pas; la moisson aura bien lieu. Son regard est différent du nôtre. Là où nous voyons, la main du méchant, l’ivraie, le risque que la moisson soit compromise, Dieu lui préfère croire que la bonne graine malgré tout poursuivra sa croissance. 

C’est d’abord reconnaître que le Mal ne vient pas de Dieu et que Dieu a de la patience. Une patience qui sait attendre que la minuscule graine de sénevé deviennent un grand arbre où se nicheront les oiseaux du ciel. Dieu sait que nous avons besoin de temps pour notre conversion c’est pourquoi il prend aussi tout son temps pour attendre ce moment. Il s’arme d’espérance.

Le problème de l’homme c’est qu’au lieu de veiller sur le bon grain que le Seigneur à semer, il s’installe dans la routine, dans la facilité, il oublie les consignes du semeur et s’endort. C’est dans ces moments de relâchement que l’ennemi vient profiter de la faiblesse de l’âme pour semer l’ivraie c’est-à-dire la « zizanie » c’est justement pour cela que Jésus nous demande de « veiller et de prier pour ne pas entrer en tentation ». La vie chrétienne est un combat de chaque jours contre les assauts du mauvais qui « ne dors ni ne sommeille » et qui « rode autour de nous cherchant qui dévorer. » La consigne du Seigneur est clair: il faut préserver le bon grain.  « Laissez-les pousser ensemble jusqu’à la moisson ». Devant Dieu , personne n’est tout à fait mauvais. Même chez ceux dont la vie paraît être un champs d’ivraie, le seigneur sait voir en eux le blé qui peut y pousser et dont il rêve d’engranger dans son grenier.

Nous devons apprendre à laisser le Seigneur, lui-même, opérer le tri que nous prétendons faire avant l’heure à sa place. « Ne jugez pas, et vous ne serez pas jugé ». Vouloir coûte que coûte faire le ménage en enlevant l’ivraie serait contre les instructions de Dieu. Ce serait répondre au Mal par le mal. Nous ne sommes juste que des serviteurs pour la moisson et non les propriétaires. Regardons le parcourt de l’apôtre Paul et laissons nous enseigner par son histoire: du fougueux persécuteur des chrétiens qu’il était, il est devenu par la grâce de Dieu, le zèlé apôtre des païens.

Faisons comme Dieu armons-nous de patience au risque de nous abimer dans le combat. La patience selon Dieu n’est pas une démission mais un message à tous, que, quand bien même nous serions tombés si bas, Dieu nous donne la chance de nous relever.

Demandons donc au Seigneur dans cette Eucharistie de faire ce miracle en nous, de faire grandir cette patience en nous. Amen!

Sources : 

Cahier prions en Église.

AELF, 

http://www.aelf.org/2017-07-23/romain/messe#messe1_lecture4

Documents personnels

Jean Compazieu, prêtre de l’Aveyron ( 23/07/2017),

http://preparonsdimanche.puiseralasource.org/

Eglise catholique en France, Homélie du dimanche 23 Juillet,

http://www.eglise.catholique.fr/approfondir-sa-foi/la-celebration-de-la-foi/le-dimanche-jour-du-seigneur/homelies-du-pere-jacques-fournier/440712-homelie-dimanche-23-juillet/

Catholiens, Réflexion pour le 16e dimanche du temps ordinaire  A «De la bonne terre»

http://francoisassise.homestead.com/homelies.html

  1. 06/02/2023

    super

Rédigez un commentaire:

*

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.

Nous suivre: